Perdre son permis avec du CBD : mythe ou réalité ?

Test sanguin après retrait de permis avec du CBD

Techniquement, il est tout à fait possible de perdre son permis avec du CBD, quel que soit le produit consommé. La réglementation française étant particulièrement obsolète à ce sujet, le test salivaire passé par les automobilistes détecte en effet les traces de THC présentes dans l’organisme sans indiquer le taux exact mesuré. Ainsi, que vous ayez consommé du cannabis illégal (contenant de 15 à 30 % de THC) ou une simple infusion au CBD qui ne dépasse pas les 0,3 %, vous pouvez très bien être positif. IL existe cependant de nombreuses solutions pour limiter les risques et contester les sanctions énoncées lors d’un contrôle routier.

Ce que dit la loi

Prendre le volant après avoir pris des stupéfiants sont punis d’un retrait de six points sur le permis de conduire et peut éventuellement aller jusqu’à 4500 euros d’amende astreints d’une peine de prison de deux ans. Le problème ici est que le CBD n’est absolument pas considéré comme un stupéfiant puisqu’il n’a aucun effet psychotrope sur le cerveau et qu’il n’engendre pas de baisse d’attention ou de modification de conscience. Le Conseil d’État a validé sa mise en vente sur le marché français via un avis rendu le 29 décembre 2022. Cette décision annule l’arrêté gouvernementale publié un an plus tôt qui ambitionnait d’interdire la commercialisation de fleurs et d’huile à base de cannabidiol. À l’heure où nous écrivons ces lignes, cette molécule est donc parfaitement légale en France. De la même manière qu’une tisane à la camomille ou qu’une huile essentielle de lavande, un joint de CBD fumé à la maison ne risque aucunement de perturber la conduite et ne peut pas être mis sur le même plan qu’un verre de vin ou qu’un joint de cannabis classique.

Que faire en cas de contrôle ?

Vous êtes un consommateur régulier ou occasionnel et vous avez peur de perdre votre permis avec du CBD ? Suivez les quelques conseils ci-dessous pour limiter les risques et défendre vos droits comme il se doit.

Consommer à des heures adéquates

Vu les faibles quantités de THC se trouvant dans les produits au CBD, à part si votre utilisation est excessive, les traces dans votre salive sont censées disparaître après 4 à 6 heures. Il est donc préférable de réserver cette activité détente pour la fin de soirée avant d’aller vous coucher ou pour les jours où vous ne prévoyez pas de prendre votre voiture. Si vous voulez vraiment pousser la prudence jusqu’au bout, vous pouvez vous procurer des tests salivaires sur Internet et réaliser vous-même un petit contrôle avant de sortir.

Emporter vos factures avec vous

Si la police vous arrête et que le test s’avère positif, indiquez-leur que vous n’êtes pas un fumeur de cannabis récréatif mais que vous prenez du CBD pour atténuer vos douleurs ou pour mieux dormir. Présentez les factures de vos dernières commandes pour prouver votre bonne foi et les agents compréhensifs devraient vous laisser partir sans faire de difficulté. S’ils insistent pour vous verbaliser quand-même, rappelez-leur la décision récente du Conseil d’État avec calme et pédagogie puis attendez tranquillement leur verdict.

Demander un test sanguin

Vous avez affaire à un policier extrêmement tatillon qui refuse de vous écouter et qui persiste à dire que vous avez pris le volant sous l’emprise de stupéfiants ? Si cela n’est pas le cas, refusez de reconnaître les faits et demandez de passer une analyse de sang pour affiner le premier diagnostic. Ce bilan plus précis a pour but de calculer le taux exact de THC et de vous défendre face à la justice si celui-ci est trop bas pour être le résultat d’une consommation de cannabis récréatif.

Les retraits de permis avec du CBD : de l’espoir pour l’avenir

Quoi qu’il arrive, gardez à l’esprit que vous êtes dans votre bon droit et que perdre son permis avec du CBD est une injustice pure et simple. N’acceptez jamais de subir une peine que vous n’avez pas mérité. D’autre part, il y a fort à parier que les pouvoirs publics seront forcés de s’activer dans les prochains mois pour clarifier le flou juridique actuel et mettre fin à la montagne de recours qui ne manquera pas de s’accumuler sur le bureau des juges. Les forces de l’ordre devraient être rapidement dotées de tests salivaires plus efficients capables de mesurer les quantités de THC sans avoir besoin d’effectuer de prise de sang. Beaucoup de nos voisins européens utilisent d’ailleurs déjà ce genre de matériel alors soyons optimistes.

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